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Archéologie

Depuis les temps les plus reculés, la région hesbignonne a attiré sur ses terres des groupes humains toujours plus nombreux. Des conditions naturelles particulièrement favorables expliquent cette attirance pour nos contrées dès l'époque préhistorique : abondance du silex, matériau essentiel pour l'outillage, voies de passage aisées le long de la ligne de crête séparant les bassins de la Meuse et de l'Escaut, terrains fertiles propices au développement de l'agriculture, hydrologie favorable, abondance et variété des espèces animales consommables.

Les premières traces découvertes sur le territoire d'Oreye remontent à près de 150.000 ans : un important gisement paléolithique fut en effet exploré sur le territoire de la commune d' Otrange dans les environs immédiats de la chapelle Saint-Eloi. A cette époque, des chasseurs nomades néanderthaliens établirent ici dans un paysage de forêt clairsemé un campement provisoire où ils abandonnèrent les vestiges de leurs activités et un grand nombre de leurs outils (bifaces, racloirs et autres déchets de taille).

Vers 6.000 ans avant Jésus-Christ apparurent dans nos régions les premiers porteurs d'un mode de vie totalement nouveau : c'est le néolithique. Regroupées en villages de grandes maisons rectangulaires (comme à Darion ou Hollogne-sur Geer), ces populations pratiquaient l'agriculture (diverses céréales) et l'élevage (boeufs, moutons, porcs). De nouvelles techniques sont utilisées comme le polissage de la pierre et la céramique (appelée "rubanée" en raison de leur décor organisé en bandes). Le groupe belge de cette civilisation venue du Proche-Orient à travers l'Europe centrale reçut le nom d'Omalien, du village de Hesbaye où il fut identifié pour la première fois. A Bergilers, plusieurs stations omaliennes furent repérées et partiellement fouillées à Fond Saint-Pierre, Basse Voie et Pont de Malpas.

Avec l'âge du fer (vers 750 avant le Christ) furent introduits les rudiments de la sidérurgie : à Lens-sur-Geer, furent explorées trois fosses que l'on peut attribuer au début de la deuxième phase de cette culture, appelée La Tène : c'est au cours de cette période qu'apparurent les Celtes qui donnèrent tant de fil à retordre au colonisateur romain.

Les campagnes de Jules César à peine terminées (en 51 avant Jésus-Christ), le conquérant s'appliqua à implanter sa culture et son sens de l'organisation, tant dans les institutions administratives que dans l'infrastructure dont il dota le pays. Dès le début de notre ère, l'empereur Auguste établit un réseau routier de première valeur, dont la voie axial relie Bavai à Cologne à travers la Hesbaye. Cette route, construite sur le tracé d'une ancienne piste au sommet de la ligne de crête et que les hommes du moyen âge attribueront aux oeuvres du Diable, de Charlemagne ou de Brunehaut, reine d'Austrasie, fut recoupée à Lantremange au lieu-dit Quatrobia (Aux Quatre Abias). A Grandville, à la hauteur de la Chapelle Notre-Dame du Bon Secours, elle rencontrait un diverticule (ou chemin secondaire) qui dirigeait vers l'ouest en passant près du tumulus d'Oreye, puis plus loin entre deux groupes de tertres de Vorsen (Fresin). D'importance stratégique (convois militaires, poste impériale), mais aussi économique (transport de marchandises), cette chaussée était jalonnée de petit noyaux de type urbain ou de relais échelonnées à distance régulière. Ainsi, à 52 lieues de Bavai, presque à mi-distance du vicus de Braives et du chef-lieu de la cité, Tongres, s'élevait à Bergilers, une petite station routière, probablement relais étape, établie sur les deux rives du Geer au lieu-dit Malpas. Outre les traces d'une occupation remontant ai Ier siècle, quelques sépultures de la deuxième moitié du IVe furent localisées le long de la chaussée.

C'est aussi le long de cette voie, comme à l'intérieur du pays, que sont accrochés bon nombre de ces fameux tumili, vastes tertres funéraires, sous lesquels se faisaient enterrer, et entourer d'un riche mobilier, les propriétaires des grands domaines fonciers et les personnages en vue, après crémation de leurs restes. On en connaît à Omal, Hodeige, Avennes, Blehen, Villers-le-Peuplier, Waremme. Quant au tumulus arasé sur lequel aurait été érigée la chapelle Saint-Eloi à Oreye, il s'agit en réalité d'une éminence de formation naturelle.

La richesse essentielle de la région hesbignonne provient de l'exploitation systématique du sol, comme l'attestent les traces d'un découpage cadastral et les nombreuses villas-fermes repérées dans le voisinage (Ambresin, Lens-Saint-Remy, Warfée, Kemexhe, Crisnée, Hodeige). Aucune ne l'a été sur le territoire d'Oreye, mais des prospections de surface signalent des débris de construction à Palimont (Oreye) et à Otrange (non loin du château).

Si la grande chaussée fut la véritable aorte de tout le nord de l'Empire, c'est elle aussi qui conduisit les envahisseurs germaniques aux portes de Tongres, puis à Bavai. C'est pourquoi elle fut garnie de distance en distance de petites fortifications comme à Braives. Peut-être une autre se trouvait-elle à Bergilers, au lieu-dit "Châtilon" ? Quant à la présence légendaire d'un fort romain aux Forteresses à Oreye, elle n'a pu être prouvée malgré quelques indices favorables.

Bientôt, ces défenses ne suffirent plus et les colons francs commencèrent à s'implanter, de préférence dans les vallées, comme celle de la Mehaigne; Des traces de cette implantation furent anciennement signalées à Otrange.